falaises de France

Le Verdon c'est un parc naturel régional créé en 1997. Le Verdon c'est une rivière longue de 175 km affluent de la Durance. Le Verdon c'est un canyon de 50 km, d'une profondeur pouvant atteindre jusqu'à 700m, les fameuses Gorges du Verdon. Depuis presque 50 ans plus de 1500 voies d'escalade y ont été tracées. Couennes, grandes voies plus ou moins équipées, voies d'artif, toutes orientations, tous niveaux. Le Verdon c'est le lieu choisi pour le stage adulte du printemps. Peu de candidats inscrits, ça tombe bien, cela facilite grandement la gestion des cordées en grandes voies. Mais avant de grimper il faut déjà se rendre sur place. Rdv est donc pris pour mercredi après-midi. On charge la voiture; merci Eric; et c'est parti pour La Palud sur Verdon. Après 6 heures de route et une rencontre improvisée* avec la gendarmerie nationale nous arrivons à notre camp de base du we, le camping municipal. Installation des tentes, pot de bienvenue, grillades, voilà un stage qui commence fort bien :o)

Le jeudi matin le soleil brille sur le camping, mais pas sur les tentes que nous avons eu la bonne idée d'installer à l'ombre ;o) Petit dèj, préparation des sacs pour la grande voie, 15 minutes de route et en avant pour notre première grande voie. Ici tout commence par des rappels. Certains sont carrément au bord de la route. Nous, il nous faudra marcher pas loin de 2 minutes pour atteindre le point de départ. Descente en 4 rappels jusqu'au Jardin des Ecureuils. Patience; il y a du monde qui descend; et prudence; il y a aussi du monde qui remonte; sont de rigueur. Histoire de pouvoir réviser les différentes manip en toute quiétude et de s'habituer au rocher et à l'ambiance, nous fixons l'objectif du jour sur la voie la plus facile du secteur «Chlorochose». Dès la première longueur on se dit qu'on a bien fait et qu'on va avoir du mal à faire plus dur. Il faut déjà se «sortir les doigts» dans cette longueur pourtant équipée béton et cotée «modestement» dans le 4. Mais puisqu'on est là et qu'on a guère d'autres choix que de remonter les 6 longueurs de la voie pour rejoindre le point de départ, évitons de trop penser et avançons ! Ce qu'il faut aussi éviter c'est regarder le ciel qui se couvre de plus en plus. Avec les nuages de plus en plus noirs qui débordent en haut de la falaise, on se dit qu'on aura bien de la chance si on échappe à l'averse qui s'annonce. Et on n'y échappera pas, premières gouttes timides en milieu de voie puis bonne radée juste avant d'attaquer la dernière longueur. En quelques minutes le rocher est trempé, mais l'averse est de courte durée et en quelques minutes le rocher est de nouveau tout sec. Magique. En haut de la voie c'est casse-croûte bien mérité. Et même si ce n'est pas mérité, on s'en fiche, on en profite. Le beau temps étant revenu nous continuerons la journée avec quelques moulinettes en bord de route, un peu de slake au camping et autres activités.

Une nuit courte et glaciale et vendredi, de nouveau du soleil sur le camping. Un peu moins que la veille mais pas de pluie annoncée alors re-petit dèj, re-sac grandes voies, re-15 minutes de voiture, re 2-minutes de marche, re-4 rappels prudents et patients, re-Jardin des Ecureuils mais pas re-Chlorochose. Au programme du jour «Les Dalles Grises». Une voie de 6 longueurs en dalle un peu plus dure que celle de la veille mais qui reste abordable. Là aussi l'équipement en place est bon même si certains passages plus faciles et vierges de points d'assurage demandent d'évoluer avec prudence. Nous finirons la journée en touristes avec un parcours partiel du sentier Martel. Un parcours où il vaut mieux ne pas avoir oublié sa frontale pour traverser les différents tunnels. Ce cheminement entre ciel et eau qui permet l'accès à certains secteurs d'escalade offre de nombreux et impressionnants points de vue sur les gorges.

Samedi matin, après petit dèj, sacs, voiture, marche et rappels nous voilà installés de nouveau sur la terrasse du Jardin des Ecureuils. Avec le we qui commence et au vu de l'affluence constatée en ces mêmes lieux les jours précédents nous redoutons la surfréquentation mais au final ce sera la journée la plus calme. Cap sur «Afin que nul ne meure» Un petit cran au dessus des précédentes pour la difficulté, c'est surtout l'ambiance qui change. En effet, en plus d'être un point de départ confortable pour les autres voies la présence de la terrasse des Ecureuils sous ses pieds rassure quelque peu. Mais là, après une traversée gazeuse en première longueur nous voilà rapidement avec en dessous de nous juste une paroi bien raide et le Verdon qui paraît loin, très loin. Un bel itinéraire de 5 grandes longueurs, patiné par endroits et où on profite du moindre coin d'ombre. Puis, pour la dernière soirée ce sera resto et concert au village.

Avec les 5 heures de route qui nous attendent encore pour rentrer chez nous, pas question de Jardin des Ecureuils pour dimanche. On va plutôt aller faire quelques couennes dans le secteur Hulk. Une falaise atteinte après avoir franchi le Verdon par une tyrolienne et remonté un ancien accès ouvrier transformé en via ferrata. Le temps de quelques voies et retour par le même chemin, bien aérien parfois, avant un dernier repas au bord de l'eau, pour conclure ce stage court mais fort appréciable.

Retour en France pour le stage adulte du printemps. Direction les gorges du Tarn qui, comme leur nom l'indique, se situent entre Lozère et Aveyron.

Pas de logement en dur cette fois, c'est sous tente que nous passerons la semaine. Du coup, matériel conséquent oblige, c'est dans un véhicule bien chargé (merci Samson) que nous embarquons ce samedi 4 mai direction Le Rozier. Trajet via l'autoroute que nous quitterons à Bollène à la vue des premiers ralentissements. Le reste du parcours se déroulera sur les routes bien sinueuses d'Ardèche et de Lozère, au milieu de paysages pittoresques.

Le premier jour nous partons pour le Boffi, dans la vallée de la Dourbie, un des nombreux affluents du Tarn. Ce secteur de couennes est fréquenté mais qu'importe le caillou est excellent, les voies longues et belles, les difficultés modérées. Voilà qui est parfait pour un premier jour. Le retour se fera avec quelques gouttes de pluie, vue sur le viaduc de Millau au loin, très loin, et mini conférence botanique sur l'évolution des orchidées (merci Catherine).

Lundi, après une dernière révision concluante, c'est grande voie au programme dans les gorges de la Jonte. Départ de Capluc, un village abandonné que nous visiterons rapidement au retour. Après 30 minutes de marche sur un agréable sentier, nous parvenons au pied de notre objectif. Personne d'autre que nous; tant mieux, nous pouvons enchaîner l’Arête et Zébulon, deux jolies voies abordables qui se côtoient sur une centaine de mètres.

Mardi, nous profitons d'une dernière journée de calme avant le week end prolongé à venir pour nous rendre dans les gorges du Tarn. La plupart des voies sont dures, longues, très longues, 60, 70 mètres, voire plus. Nous parvenons quand même à trouver notre bonheur. Dans le secteur Foetus pour commencer, et Figue au cul pour finir. Le tout entrecoupé d'une pause sur les rives du Tarn, le temps d'un casse-croûte, d'une baignade rapide et froide et d'un thé offert par nos amis montvalezanais Mat et Chloé, rencontrés par hasard.

Mercredi, changement de programme suite aux prévisions météo pour les jours suivants. Histoire aussi de varier les plaisirs, c'est séance de bloc à la Blaquérie. Site dans un camping, encore fermé à cette époque, avec des blocs de toutes difficultés au milieu d'une prairie et quelques arbres bien pratiques pour installer diverses slak-lines, dont une 60m avec belle réussite à la clef de Cédric et Bruno.

Les jours suivants retour grandes voies dans les gorges de la Jonte. L'escalade y est très belle, mais nous ne sommes pas les seuls à le savoir. Après le calme du début de semaine, il y a foule au pied des voies. Par deux fois nous changerons nos objectifs prévus avec «Le jardin enchanté» jeudi et «Les Misérables» vendredi. Ce jour là nous serons seuls dans la voie malgré la présence de nombreux grimpeurs tout autour. Agréable et étrange pour une si belle voie. La journée se finira par une séance de couenne, avec le seul caillou patiné (sur les 3 premiers mètres) de la semaine et une scène de ménage assez surréaliste en pleine paroi.

Retour en Savoie samedi, mais pas sans une dernière séance de bloc en cours de route à la Capelle. Le site est de toute beauté, au milieu d'une forêt, avec une multitude de blocs de grès abrasifs qui auront raison de quelques bouts de doigts encore intacts.

Pour résumer c'était une semaine de belle escalade, une semaine où l'on a su profiter su mieux des conditions météo, une semaine dans la bonne humeur (merci à tous), bref, une semaine TIP-TOP!